Une question est souvent soulevée par les professionnels de la petite enfance et les parents :

Quel est l’impact des aliments « industrialisés »  destinés aux jeunes enfants (appelés familièrement « petits pots ») en comparaison avec les aliments « faits maison » sur le comportement alimentaire de l’enfant ?

Plusieurs résultats scientifiques permettent de répondre à cette interrogation.

 Une étude indique que dès les premières expériences alimentaires, l’enfant apprend : ainsi la répétition des présentations d’un aliment favorise son appréciation.

Il a été montré que la consommation de légumes cuisinés à la maison (par opposition aux petits pots) avant 6 mois est associé à une forte consommation de fruits et de légumes à l’âge de 7 ans.

Une alimentation goûteuse et texturée durant la petite enfance faciliterait la consommation ultérieure d’aliments fibreux et au goût marqué comme les légumes.

Une autres étude précise que l’appréciation d’un aliment cuisiné à la maison se généralise à l’appréciation de ce même aliment en petit pot*.
En d’autres termes, un enfant qui a l’habitude de consommer, par exemple, une compote de pommes faites maison ne rechignera pas devant sa version petit pot. –>  La consommation de plats faits maison (goût + riche et + texturé), ouvre le répertoire alimentaire de l’enfant, le prédispose à apprécier et à consommer facilement des plats préparés différemment.
Cette étude révèle aussi, que, au contraire, l’appréciation d’un aliment en petit pot n’est pas associée à son appréciation version « fait maison ».
–> Proposer des aliments industrialisés aura pour effet de restreindre le répertoire alimentaire de l’enfant à ce type de préparation (texture ultra mixée, goût affadi), en limitant l’ouverture à d’autres formes de présentation.

* : Etude de Birch L.L, Gunder L., Grimm-Thomas K. & Laring D.G, (1998) : Infants’ consumption of a new food enhance acceptance of similar foods, Appetite, 30(3), 283-295.

Source : Le journal des EJE, n° 57, février-mars 2016.