A l’occasion du 25ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, la secrétaire d’État à la Famille, Laurence Rossignol, a fait le déplacement à New-York pour ratifier au nom de la France le 3ème protocole, qui autorise un enfant à saisir directement le Comité des droits de l’enfant de l’ONU.
Cette ratification représente, selon les propos de la secrétaire d’État du 18-11-14, une rupture : « C’est un message fort envoyé à l’ordre judiciaire et à toute la société. il remet l’enfant à sa place, le considère comme un sujet de droit, restitue sa parole. […]
L’enjeu aujourd’hui est donc bien de positionner les droits de l’enfant à la hauteur des droits de l’Homme. »
Profitant de l’opportunité de cet anniversaire, Laurence Rossignol a appelé à « une prise de conscience collective » de la société française concernant les punitions corporelles envers les enfants, et souhaite que la société civile se saisisse du sujet avant de légiférer.
« Le Code civil prévoit déjà que les violences interpersonnelles sont proscrites. Il y a une dérogation pour l’exception éducative.
Il faut simplement faire disparaître cette exception éducative des habitudes et des certitudes des parents. […] On reste bien souvent impassible devant les gestes de violences commis à l’égard d’un enfant.
Par cette apathie, on considère que l’enfant est un objet, un sujet non pas de droit, mais de propriété. » a-t-elle affirmé.
Comme les atteintes aux droits des femmes ont été combattues, Laurence Rossignol estime que les violences faites aux enfants sont tout aussi inacceptables car « la violence sur les enfants c’est la dernière violence légale qui s’exerce […].
On intervient lorsqu’on est témoin de violences sur un adulte, ou même sur un chien. On reste souvent impassible devant les gestes de violences commis à l’égard d’un enfant.
Les conséquences c’est un manque de confiance, d’estime de soi qui suivra l’enfant pendant son adolescence et à l’âge adulte.
Les conséquences c’est aussi un risque de reproduction sociale plus important.
» La secrétaire d’État chargée de la Famille veut donc faire évoluer les mentalités en douceur. Un colloque sera organisé en février à cette fin.
Source : JDPPetite Enfance, janvier/février 2015, N°92.