« C’est bon de lire quand on est bébé »
Lorsque l’on propose un livre à un enfant, la réflexion que l’on entend souvent « il va l’abîmer et ne rien comprendre ». C’est à partir de ce constat que le docteur Rateau construit son exposé. En effet, le livre est pour elle un moyen simple et naturel pour rencontrer le langage.
On sait que tout petit, le bébé a des compétences dans la communication. Ceci étant observable grâce au regard ou aux mimiques. Cela va faire appel à tous les sens.
Bien sûr Domnique Rateau cite également l’importance de la communication verbale de la mère et de l’entourage. Cette communication a un sens pour le bébé. Progressivement, il va s’approprier le langage, grâce à son évolution dans un bain de paroles, celles qui lui sont adressées mais aussi les autres.
Le bébé entend, écoute, et est sensible à la voix et aux intonations.
Le livre joue un rôle important dans l’élaboration du langage de l’enfant. Souvent on limite l’accès aux livres aux tout-petits, leur laissant seulement accès aux imagiers. Pourtant on sait qu’ils peuvent apprécier le récit. Même si son sens lui échappe en partie, il sera sensible au plaisir des sonorités…
Les enfants sont passionnés, ils sont attentifs. Avant tout mécanisme, processus ou objectif d’apprentissage, D. Rateau parle de moment de gratuité, de plaisir.
La lecture d’un livre est avant tout un moment de partage au travers d’une relation intime particulière : « l’adulte, en lisant, exprime ses émotions dans le cocon de la rencontre ».
Elle soulève un autre point important, celui de la possibilité de s’autoriser de nombreuses choses au niveau du contenu des lectures : on rencontre l’ours, le loup, le bonhomme ou l’objet. On peut partager ses peurs de la solitude, de l’abandon, d’une situation. On peut risquer des identifications successives. A travers un monde imaginaire, parfois magique, rempli de fantasmes mais aussi de réalité, l’enfant est mis en présence de nombreux éléments qui, en plus de lui procurer du plaisir, l’aideront à grandir et à construire son identité.
D.Rateau a terminé son intervention en soulignant l‘importance du « ré-entendre » après la fermeture du livre, lorsqu’on revient dans la réalité. En effet, qui n’a pas connu ce moment où l’enfant souhaite lire et relire la même histoire ?
L’enfant a envie de retourner dans le temps de l’histoire : pour qui, cela multiplie le plaisir de l’aventure ou de l’anticipation. Ce qui est alors intéressant c’est qu’il ressentira les mêmes émotions mais aussi des nouvelles.
Résumé par une EJE d’une intervention de Dominique Rateau (orthophoniste et psychologue) : « Jouer avec les mots ».