Le développement psychomoteur est un élément important pour connaître l’Enfant car c’est le corps qui est mis en avant dès la naissance.
De plus, toute personne est un être sensoriel, moteur, corporel (corps propre, en relation avec le vécu, image du corps, schéma corporel).
Chaque personne a un mode d’être particulier, qui engage sa posture, un regard, un sourire.
Il y a unité de l’être humain où le corps, la motricité, l’intelligence et l’affectivité forment un tout indissociable.
La marche est une succession d’équilibres et de déséquilibres pour l’ensemble des personnes, mais la démarche est personnelle. En fonction de l’état tonique et émotionnel (stress, dépression…), de sa motivation à se déplacer, de l’appréciation de la distance et du temps (problème visuel,…) , chaque individu aura sa manière propre de se mouvoir.
En agissant sur le versant moteur, on s’adresse aux fonctions intellectuelles, mais aussi émotionnelles, relationnelles (conscience de soi, des autres, de son environnement).
Le psychisme s’exprime au travers du corps : somatisations (maux de ventre pour les examens, paralysies, …). Le corps est l’expression de ce qui ne peut pas être dit par le langage.
Le développement psychomoteur, qu’est-ce que c’est ?
C’est le développement de l’enfant dans les domaines de la motricité, de la prise de conscience de soi et de son corps, de la prise de conscience de son environnement spatio-temporel et des possibilités de s’y adapter.
L’enfant à la naissance dispose d’un système nerveux cérébral dont la mise au point demande du temps et c’est ce qui l’amène à ne pas pouvoir se passer des soins de sa mère.
Les premiers contacts physiques sont importants car ils renforcent les liens et apportent sécurité et réconfort.
Le contact corps à corps, l’odeur, le regard, la voix, les interactions affectives et l’attachement qui unit l’enfant à sa mère sont indispensables à son bon développement psychologique et moteur.
Soutenue et encouragée, la construction progressive de ses compétences permet à l’enfant de gérer la mise en jeu de chaque fonction et de se perfectionner par ses apprentissages.
La loi de développement céphalo-caudal
Le développement de l’enfant obéit toujours à la loi de développement céphalo-caudal : la maîtrise du corps débutera toujours par la tête pour finir par les jambes.
Ceci explique qu’avant de pouvoir tenir assis sans appui, un enfant doit obligatoirement contrôler la tenue de sa tête. Et pour qu’un enfant puisse tenir debout, il doit être capable de tenir assis sans appui.
Ex : tourne les bras et non les jambes pour se retourner
La loi de développement proximo-distale :
Il y a également la loi proximo-distale qui impose à l’enfant de maîtriser l’axe de son corps (nuque et dos) pour pouvoir réussir à utiliser les parties distales (mains, pieds).
Pour cette raison, tant que l’enfant ne contrôle pas la tenue de sa tête, il ne peut saisir les objets de manière volontaire.
Loi de progression de la globalité à la sélectivité
L’observation de la préhension illustre bien cette loi.
Les premiers gestes de préhension engage l’épaule et tout le bras dans un large mouvement qui décrit un arc de cercle. L’enfant attrape en fauchant l’objet avec la paume de sa main, puis les doigts se referment.
Au fil du temps, la préhension se rapproche peu à peu de celle de l’adulte laquelle peut se décrire comme un geste qui effectue le trajet le plus court possible jusqu’à l’objet et une saisie de l’objet adaptée à la taille de celui-ci sans tâtonnement à l’approche.
Pour les petits objets la prise se fait entre le pouce et l’index (entre 9 et 15 mois).
Autre exemple : l’acquisition du graphisme.
Attention aux calendriers rigides de certains livres sur la puériculture. Même si les étapes restent toujours les mêmes, il existe une grande variation de rythme d’un enfant à l’autre (se donner 6 mois). |
Trois choses indispensables pour le développement moteur :
- L’axe
- Transfert du poids du corps
- Tension/détente
Le bébé se met en mouvement toujours sur le modèle : tension puis relâchement.
Pour le déplacer (ex : le change) : toujours utiliser les transitions en respectant l’axe de son corps (jambe ->tronc -> tête).
Source : cours de formation élaborés par A. Vialleton, psychologue clinicienne.