Le développement psychomoteur (mois après mois)

dev psychomoteur
De la naissance à deux mois : premières découvertes

Déployer ses membres

A la naissance, les membres du nouveau-né sont recroquevillés ou fléchis.

La forme enroulée : appui tête et bassin. Importance de l’axe.

Lien visuel : espace contenant (cocon) pour apaiser, stabiliser.

Se mettre autour de bébé pour s’en occuper>>une manière de recréer une « bulle »

Il n’a pas encore constituer d’enveloppe psychique.

Référence à la notion de « Moi-peau » d’Anzieu :
Durant les premières semaines de la vie, c’est toujours le corps de la mère, les interactions qu’elle a avec son bébé qui vont étayer, soutenir l’adulte en devenir en lui servant d’appui extérieur.
Ces interactions se font de deux manières, par les peaux respectives et par l’enveloppe sonore. Au cours de l’enfance, les structures psychiques se mettent en place permettant au Moi de s’installer. Cette construction progressive se fonde sur les expériences sensitives passées, notamment les perceptions et sensations épidermiques partagées entre le bébé et sa mère.
Construction du moi par étayage sur la peau.

Importance des limites corporelles :

La peau c’est la limite entre le dedans et le dehors, soi et l’autre, l’intime et le public.

Enroulement à garder :

Confiance, apaisement, axe à remettre.
Ex : mettre dans le bain : être déshabillé. Rond entre son corps et l’adulte.

Ex : le change modifie les axes. Soutien et bascule du bassin pour mettre la couche, ne pas prendre par les jambes.

Pour le poser : l’accompagner même par le regard.

Pour le porter : enroulement sous les épaules, sur le côté.

Quand on le prend, plutôt le faire rouler pour ne pas qu’il ait bras et jambes tendus quand quitte le sol. Le rond se fait d’abord par le regard, l’enfant s’appuie dessus.

Quand on porte le bébé de 0 à 2 mois, la tête ne doit pas ballotter et rester dans axe du corps, plié, « rond ». On doit également l’accompagner du regard.

Bébé commence à suivre du regard

Au bout de quelques Jours, il commencera à s’intéresser aux sources lumineuses intenses. D’ailleurs, pendant la tétée, veiller à ce que l’enfant ne soit pas attiré par une source lumineuse. Cela peut aller jusqu’à entraîner un torticolis. Vers deux mois, il pourra suivre visage de manière verticale.

Début de  coordination de ses mouvements

Les membres bougent de façon asymétrique, les gestes du côté droit ne sont pas coordonnés avec ceux du côté gauche. Il est capable d’ouvrir les mains et de les refermer spontanément. Lorsque vers deux mois, il pourra tenir sa tête, il en coordonnera ses mouvements avec ceux des yeux.

Attention aux mauvaises positions. Ex : tête de côté dans le cosy : torticolis : apprentissages coordination main-œil, le change.

Sur le ventre, il peut lever sa tête, bras fléchis vers un mois.

L’hypotonie de l’axe et l’hypertonie des bras et des jambes vont petit à petit s’équilibrer.

Les premiers réflexes

Tourne la tête, le bras du même côté.

Cela ne sert à rien de mettre enfant de 3 mois sur le ventre car il ne tient pas sa tête.

Au cours du premier trimestre, le bébé a un répertoire de réflexes instinctifs qui disparaîtront vers 3,4 mois :

  •  effleurez ses paupières, il fermera les yeux
  • caressez sa joue, il tournera la tête en direction de votre doigt et ouvrira la bouche
  • déplier ses bras, il les remettra comme un ressort en position initiale
  • Sur le dos, réflexe de l’escrimeur : tourne la tête, le bras du même côté s’étend, l’autre se replie
  • Bébé tète s’il a doigt dans la bouche ou qu’on lui touche le palais (preuve de motricité en vue de l’ alimentation et de l’articulation)
  • « réflexe du grasping » : quand on met un doigt ou un objet dans sa paume, le nouveau-né referme solidement sa main. Si on le fait simultanément dans ses deux paumes, le bébé s’agrippe aux doigts avec tant de force qu’on peut le soulever un peu.
  • Réflexe de Moro : ce réflexe se produit en réponse à un bruit fort et inattendu ou à une sensation de chute. Le bébé écarte les bras et jambes en ouvrant ses mains et en criant puis ramène ses membres en flexion (chez l’enfant de plus de six mois et l’adulte, il est remplacé par la réaction de sursaut).  
  • 73 réflexes !

Le sommeil du bébé

 On voit une motricité spontanée aussi pendant sommeil. Le bébé peut avoir le réflexe de Moro.

 

Entre trois et six mois : des progrès considérables

  • La tête commence à bouger
  • Les bras vont aller dans l’axe du regard puis les deux bras en même temps dans l’axe
  • Tête dans l’axe, les deux poings vers la bouche
  • Les bras passent dans le champ du regard (maîtrise de l’espace proche).
  • Transat : attention ! Si il est trop mou, ça risque de bloquer les épaules.

Les réflexes disparaîssent progressivement, les plus tardifs étant le réflexe de Moro et le réflexe du grasping.
Les membres s’assouplissent en vue d’aider à la stabilité de la station assise par l’écartement des membres inférieurs.
Le bébé bouge plus pour tester son équilibre et connaître son corps.

Basculer et se retourner

A trois mois, le bébé peut basculer d’un côté et de l’autre. Quand on le laisse faire, il va répéter ce mouvement, il fait son apprentissage.
Ils vont d’abord tourner l’épaule puis les hanches.

A six mois : le bébé commence à se retourner sur le ventre et passe du ventre sur le dos.
– Initiation par les épaules et les bras, les jambes suivent. 
A ce moment-là, on peut mettre bébé sur le ventre : il s’appuie sur un côté et attrape de l’autre (transfert du poids du corps)

Ne pas mettre le bébé dans une position qu’il n’a pas acquis lui même.

Redresser la tête puis le corps

  • 3 mois tête à 45°,
  • 4 mois : redressement du corps et de la tête. Bébé s’appuie sur les coudes, les avants-bras puis les mains.
  • Sur le dos, les mouvements des membres sont plus symétriques.

Se familiariser avec ses mains et ses jambes

A 3 mois, le bébé n’a pas encore essayé de coordonner les mouvements des doigts et de la main il les regarde en les agitant et en les mettant à la bouche. Il apprend à les connaître.

A 5 mois : il pédale. Il attrape ses pieds vers la bouche (mobilise les hanches).

Vers la position assise

A 5 mois : bébé tient en appui sur ses mains en avant. Il va commencer la torsion, ça va faire tourner la jambe.

A 6 mois, il commence à lâcher ses mains.
Le plus important est de renforcer l’axe de son corps en l’engageant notamment à se retourner et à se redresser à partir de la position ventrale afin de stimuler tous les muscles nécessaires au redressement vers une station assise efficace et autonome.
Ne pas l’asseoir calé entre deux coussins par exemple.
Au risque de me répéter, on ne met pas un enfant dans une position qu’il ne maîtrise pas.
Il continuera ses progrès à partir de 7 mois jusqu’à se relever de la position allongée vers la position assise.

Le stade du sauteur

Vers 5 mois : le bébé a plus de force dans les jambes.
-> Maturation des commandes motrices.
Soutenu en position debout, il plie les genoux pour ensuite les détendre comme pour bondir.
Il devient capable de coordonner perceptions et mouvements.

Attraper des objets

Entre quatre et six mois, ses yeux peuvent distinguer des objets situés à n’importe quelle distance, pourvu qu’ils bougent et attirent son attention.
A la vue d’un objet intéressant, il tend la main et s’efforce de le prendre en cherchant à l’agripper.

Vers 5 mois, il est capable de ramasser son hochet s’il est à sa portée. Il commence aussi à toucher à tout : plus de précision et d’efficacité.
Pour mieux connaître les objets, le bébé les met à la bouche tout en les passant d’une main dans l’autre. Ce transfert est important pour l’organisation de ses futures coordinations et la construction de son schéma corporel, composé de deux côtés.

Se préparer à manger seul

Le bébé montre une coordination pour s’emparer de la cuillère mais les mouvements ne sont pas encore précis pour porter à la bouche.
Le laisser faire pour stimuler la coordination main-œil.

Reconnaître les visages familiers

  • Entre 5 et 6 mois, il fait la différence entre un sourire et un air fâché.
  • Il craint les inconnus.
  • Ne se reconnaît pas dans le miroir.

Cris, vocalises et autres babillements

Entre 3, 4 mois : sons, cris, vocalises, mélodies. Il se gargarise, roucoule, jeux vocaux.
Ce sont des prémices moteurs nécessaires à sa future prise de parole.

Vers 5, 6 mois : roulades avec les syllabes en variant le volume, le débit et en modulant la durée.
Stade du début du babillage dit canonique indispensable au développement ultérieur du langage.
Il reconnaît son nom.

Entre sept et douze mois : vers les premiers pas et les premiers mots

Une position assise bien maîtrisée

Le bébé se muscle grâce à l’expérience de sa motricité et à la progression de la maturation qui lui permet de mieux contrôler l’axe de son corps.

Autour des sept mois,il redresse bien son tronc.

Huit mois : assis de façon stable, explore, pivote. Pourra par la suite passer seul de la position couché à assise avec l’appui de ses mains.

Ramper et marcher à quatre pattes

Les hanches :
Bébé prend appui sur le bassin. Les jambes fonctionnent séparément. Les hanches s’ouvrent.

Pour la marche plus tard : il faut dissocier les hanches du tronc, des jambes et avoir+ d’appui sur le pieds, les jambes tournent autour de l’axe.

Ramping : les deux bras en même temps puis un après l’autre.
Sur le ventre, il peut libérer un bras. Il rassemble ses jambes pliées en position « lapin », rotation autour du bassin.
9, 10 mois il rampe.

Ramper, marcher : modes de déplacement excellents pour exercer les coordinations globales. Plus tard, on retrouve ces habiletés dans les saut, la marche, la courses.

Un enfant qui ne trouve pas une stratégie pour se déplacer sera moins à l’aise dans ses futures coordinations car se déplacer, c’est l’exercice par le cerveau de la coordination entre les deux parties, droite et gauche du corps.

Se mettre debout seul

La maturation de sa motricité volontaire a atteint les membres inférieurs.

Inutile de l’entraîner à se hisser car il ne ressentira pas que son centre de gravité est déporté en arrière. Encore une fois : on ne place pas l’enfant dans une position qu’il ne maîtrise pas.

Après avoir pris plaisir à se hisser debout, il va vouloir être maître de son équilibre. Il se redressera avec plus de prudence en se mettant d’abord sur les genoux, puis en adoptant la position du « chevalier servant ».

Pour passer du ventre à assis : en poussant devant ses 2 jambes en même temps ou sur le côté.

Premier pas

  • A 11 mois environ : 1ers pas en étant tenu.
  • 12 mois : il tient debout. Marche de l’ours. S’accroche. Marcher  en ayant un objet dans la main, ça les rassure, ils ne se rendent pas compte que c’est objet.

Mieux saisir les objets

7 mois : tient des objets d’une certaine taille comme cube

9 mois : « pince ». Bébé examine, et a un objectif , geste plus fin, il met dedans/dehors.
Le bébé expérimente par la manipulation.

S’individualiser

Le développement moteur renforce son individualité.

  • 7, 11 mois : imitation paroles, certains gestes, pointer du doigt ce qu’il désire.
  • Il se retourne vers la personne qui est avec lui face au miroir, sans pour autant avoir conscience que l’image appartient à la même personne (ce qui demande de se reconnaître soi-même avant de reconnaître l’autre).
  • Il s’interrompt si on lui dit « non ».
  • Il manifeste sa peur ou son désir d’intimité en se réfugiant auprès de sa mère.
  • Il donne un jouet sur demande et aime emboîter les objets.
  • Il se sert de sa cuillère

Les premiers mots

Il varie ses vocalises, son articulation se fait plus précise.

Il peut répéter plusieurs syllabes à la suite.

Il comprend des mots comme « prends » ou « tiens ».

  • 10 mois : variété de consonnes et voyelles de plusieurs syllabes
  • 11 mois : mots-phrases

Comprend les phrases simples, s’intéresse aux images sur un livre.

 

Entre treize mois et deux ans

Station debout, marche, langage, relation à l’autre.

Il marche !

Préoccupation si la marche n’est pas acquise à 18 mois.

Les premiers exploits

  • Monter sur un estrade à 4 pattes.
  • 15 mois : plan légèrement incliné>>monter les escaliers
  • Commence à transférer son poids d’une jambe à l’autre
  • 17 mois : coup de pied, quelques pas en arrière, premières marches tenu par la main et sans changer de pied
  • 18 mois : s’appuyer d’une main contre un mur debout sur un pied, descendre un escalier tenu par une main.
  • 23 mois : se dandine, danse
  • 24 mois : court, monte et descends seul escalier marche après marche.

Devenir plus habile se ses mains

Coordination de ses mouvements :

  • 14 mois : tenir une timbale, manger seul
  • 20 mois : tourner les pages d’un livre, gribouillage circulaire
  • 2 ans : traits montants et descendants, tordre quelque chose, tourner la poignée, dévisser un couvercle enlever ses chaussons, enfiler grosses perles.

L’expérience du touche à tout

Expérimente la résistance du réel, ivresse de l’espace.

L’acquisition du langage

  • 18 mois : 2 mots , début de la première phrase.
  • Capacité à se représenter la situation. « Maman dort »
  • Se manifester quand la couche est mouillée (favorise la propreté diurne).

Plaisir de se mouvoir et construction de soi

Il découvre le mouvement synchrone face à son corps. Prise de conscience de soi.

Il est préférable de se contenter de le guider et d’enrichir les expériences ou les échanges en le soutenant dans ses efforts vers l’autonomie.
En effet comment se sentir libre (ou se sentir soi) si on a l’impression que tout ce que l’on fait ou tout ce que l’on exprime a été dicté par un autre ?

Jusqu’alors , l’enfant puisait dans la relation à sa mère l’essentiel du sentiment de sécurité dont il avait besoin pour survivre et grandir.
Désormais, il peut compter sur l’autre pour satisfaire son besoin d’explorations et de découvertes. Il prend de plus en plus de libertés avec ses parents mais il en éprouve secrètement une certaine peur (les avancées vers l’autonomie réjouissent l’enfant mais font peur).

Vers l’apogée des trois et quatre ans

  • Goûts personnels.
  • Parlent en leur nom personnel.
  • Trois ans : phrases plus complexes avec propositions subordonnées.
  • Affirmation de soi et découverte de l’autre
  • 2, 3 ans : opposition
  • Imagination, déguisement
  • Attachement, altruisme

Vers une meilleur coordination du corps

  • 2 ans et demi : marcher sur la pointe des pieds, sauter en l’air
  • 27 mois sauter avec envol,
  • 2 ans ½ : sauter pieds symétriques. Tenir sur un pied.
  • 34 mois : monte bien les escaliers mais les descend toujours comme à 2 ans (progrès à quatre ans).

Des habilités nouvelles plus diversifiées

  • 3 ans : pédaler sur un tricycle, constructions, puzzles.
  • 28 mois : déboutonner et reboutonner
  • 30 mois : s’habiller seul.
  • Prise du crayon.
  • 32 mois : un rond.
  • Lancer un ballon avec les deux mains mais participation du tronc.

Une meilleur maîtrise du geste

  • 32 mois : porter et poser un verre d’eau, laver et essuyer ses mains
  • 34 mois : habiller une poupée.
  • 35 mois : ciseaux
  • 36 mois attraper ballon bras tendu
  • 4 ans ½ : bras fléchis, s’habille seul, fourchette.

Vers la propreté

Entre 2 et 3 ans : contrôle sphincters et conscience sensations internes.

Nocturne : 4, 5 ans

 

Source : cours de formation élaborés par A. Vialleton, psychologue clinicienne.

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